Samedi 9h du matin.
Le rendez-vous est joyeux , la répartition dans les voitures
se calcule, et l'on rejoint le reste du groupe à Carpentras.
Il fait très frais, avec un ciel bleu profond comme on
l'aime.
La journée s'annonce bien, chacun ressent l'appétit des
grands espaces, l'envie de neige et de balade, et la curiosité d'essayer un
mode de raquettes différent.
Arrivés sur le parking dans la forêt, le petit café
traditionnel et la sortie du matériel prennent un certain temps.
Quelques mètres plus loin, chacun chausse ses raquettes;
pour les raquettes canadiennes, un apprentissage puis un rodage sont
nécessaires.
Après quelques erreurs de pattes, croche-pieds et harnais à
retendre, la marche se fait plus naturelle, plus fluide, les progrès sont
rapides et visibles.
La montée jusqu'au Pas de la Frache est régulière, avec des
trouées dans les pins ou les hêtres qui nous livrent un paysage magnifique.
A l'écoute des oiseaux, ceux-ci sont assez rares dans la
froideur du matin.
Mésanges bleues, charbonnières, noires, pinsons, excitent
nos jumelles de place en place.
Plus on monte, plus il fait chaud. Chacun s'arrête, enlève
un blouson, un pull, bourre son sac des vêtements délaissés.
Les conversations vont bon train, on se met à jour des
nouvelles, on est attentif au confort de l'autre,
On admire la neige dans la forêt.
Et puis l'arrivée sur le plateau baigné de soleil signale
l'arrivée; la vue sur le nord est immense; les regards se porte loin sur les
monts, guettent d'éventuels planés d'oiseaux.
Les plus affamés sont déjà assis en cercle au centre,
pendant que d'autres font encore le tour de la place tout au plaisir de sentir
la neige s'enfoncer sous les raquettes.
Un pique-nique généreux, diversifié, se partage, avec au
dessert une bonne clairette pour fêter l'anniversaire d'Esther. Comme disent
certains, on est dans la plus belle salle à manger du monde !
Une petite sieste au soleil n'ayant jamais fait de mal, on
en profite.
Le retour se fait en deux groupes séparés.
Au départ du plateau, un chorus magnifique nous arrête, tant
de chants divers rendent la distinction difficile. Philippe nous aide à
entendre des venturons montagnards, deux becs croisés viennent se poser tout
près de nous, colorés, chanteurs et peu farouches.
La descente à travers les bois où se faufilent les rayons du
soleil est belle, sereine, interrompue par des temps d'écoute.
Nous retrouvons les premiers arrivés aux voitures, et nous
installons le goûter à l'érable.
Le sirop chauffe, se caramélise doucement, il répand le
parfum sucré et boisé de la sève d'érable.
L'eau à la bouche, on attend qu'il soit prêt à être versé
sur la neige pour le déguster.
Il n'en restera pas un gramme, arrosé d'un peu de clairette
pour Esther, avec une roulade dans la neige comme cadeau pour elle.
On parle du pic noir, que nous avions entendu lors de la
balade de reconnaissance de la semaine passée.
Et tout à coup Esther pousse un cri, nos regards se
tournent, et nous le voyons s'envoler vers des arbres, nous entendons ses cris,
puis nous suivons son vol plus loin vers l'ouest.
Encore étonné et charmés, nous stoppons nos exclamations en
entendant ses tambourinages répétés pas très loin.
Et c'est sur ce bel instant de nature que nous terminons
notre journée, les voitures se referment sur des gens contents. Un petit groupe
va prendre un petit surplus près du Chalet Reynard avant de repartir.
Je suis contente d'avoir pu partager mon plaisir des
raquettes amérindiennes avec mes amis(es),
le goût de recommencer est là déjà pour quelques personnes.
L'hiver prochain nous pourrons recommencer des sorties, sur
les mêmes chemins mais aussi sur de nouveaux parcours. Souhaitons nous beaucoup
de neige.
Anouk Megy