Le premier vol de l'aiglon de Alfred de Musset(...)
Lorsque le jeune aiglon, voyant partir sa mère,
En la suivant des yeux s'avance au bord du nid,
Qui donc lui dit alors qu'il peut quitter la terre,
Et sauter dans le ciel déployé devant lui?
Qui donc lui parle bas, l'encourage et l'appelle?
Il n'a jamais ouvert ni sa serre ni son aile;
Il sait qu'il est aiglon, le vent passe, il le suit.(...)
Poème d'Alfred de Vigny(...)
L'Espagnol a blessé l'aigle des Asturies,
Dont le vol menaçait ses blanches bergeries;
Hérissé, l'oiseau part et fait pleuvoir le sang,
Monte aussi vite au ciel que l'éclair en descend,
Regarde son Soleil, d'un bec ouvert l'aspire,
Croit reprendre la vie au flamboyant empire;
Dans un fluide d'or il nage puissamment,
Et parmi les rayons se balance un moment :
Mais l'homme l'a frappé d'une atteinte trop sure ;
Il sent le plomb chasseur fondre dans sa blessure;
Son aile se dépouille, et son royal manteau
Vole comme un duvet qu'arrache le couteau.
Dépossédé des airs, son poids le précipite;
Dans la neige du mont il s'enfonce et palpite,
Et la glace terrestre a d'un pesant sommeil
Fermé cet œil puissant respecté du Soleil.(...)
Crédit photo : Jean-Pierre MICHEL
1 commentaire:
Belle photo et beau poème. Mais le deuxieme est très triste. Anouk
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